Il y était question d'un personnage appelée Marie-Andrée, qui avait, au fil du temps, opérée de réels changements écologiques dans ses habitudes de vie. Un virage vert quoi. Non pas par pression sociale mais bien par convictions sincères, acquises, comme beaucoup d'entre nous, au cours des dernières années.
Cette Marie-André donc, pouvait, lorsque son moral avait besoin d'un petit coup de pouce, se permettre un petit écart qui l'amenait par exemple, à se procurer de nouvelles chaussures mauves alors qu'elle en possédait déjà toute une collection. De la surconsommation pure.
Cette parabole servait bien entendu à illustrer le fait qu'il ne faut pas verser dans l'excès et s'astreindre à un régime de vie draconnien de peur d'enfreindre les lois de la religion verte.
Voilà qui est bien pratique pour se déculpabiliser.
Alors voici le petit soulier mauve que j'ai acheté dernièrement:
Ok, pas petit... pas mauve non plus.
Le problème c'est que ça fonctionne à l'essence et avec une efficacité sortie tout droit des années 50.
Péché.
Il ne me reste d'ailleur plus assez de peau dans le dos pour pouvoir me flageler tout mon soul.
C'est qu'on ne parle pas ici du moyen de transport sensé, adopté dans beaucoup de pays à forte densité de population, pour se déplacer à peu de frais de façon efficace et rapide.
On parle ici d'un engin à gaspiller de l'essence, à faire des randonnées absolument inutiles. Mais par contre, pour m'arracher un sourire, cette petite bébête est dure à battre.
Quelle idée m'a pris ? Je ne sais pas. Un espèce d'instinct vaguement Néandertal qui refait surface et qui s'apparente probablement à une crise d’adolescence ou une forme bénine de démon du midi.
Le fait est que je roule ma voiture en fonction d'économie d'essence maximum et je m'achète un engin pétaradant qui en gaspille allégrement. Docteur Jekyll and Mr Hyde j'vous dis.
Bref, je vais continuer à recycler, composter et accomplir tous les petits gestes verts que j'ai adopté ces dernières années avec le même zèle sauf que, de temps en temps, j'irai faire un p'tit tour avec mon petit soulier à moi.